Pour une belle surprise c’était une belle surprise que la découverte de ces deux statues romaines du IIIe siècle, retrouvées puis ramenées sur la terre ferme par l’Association pour la recherche archéologique sous-marine (ARASM) de Corse !
Une belle surprise, qui suscite bien des questions cependant. Celles de savoir, bien sûr, d’où provenaient les statues de l’Empereur Philipe 1er l’Arabe et son épouse ainsi que le navire qui les transportait, en même temps qu’une remarquable cargaison d’amphores et de pièces de verrerie.
Mais au-delà, se pose une autre question dont la réponse n’est plus du domaine des archéologues et des chercheurs : « qu’est-ce qu’on va faire de tout ça, maintenant » ?
Toutes ces pièces d’archéologie que l’on a pu apercevoir, le temps d’un reportage télé, contempler en photo dans la presse, c’est où et quand qu’on pourrait les voir « en vrai » ?
C’est où et quand qu’on pourrait les présenter au public scolaire ? C’est où et quand que des scientifiques pourraient venir, en Corse, les étudier dans de bonnes conditions ? D’autant que si le mobilier de fouilles provenant de cette dernière campagne menée par l’ARASM est particulièrement spectaculaire, il ne représente qu’une partie de ce que l’association, qui œuvre depuis plus de 20 ans, a pu découvrir et s’est employée à conserver.
Certes, d’aucuns diront, non sans quelque raison, qu’on ne va pas créer des musées à chaque fois que l’on fait une découverte archéologique, et que de surcroît, il y a déjà des « maisons pour ça » : il y a un musée à Bastia, et un autre à Sartène. Du moins sur le papier. Dans les faits, l’un est fermé pour un certain temps, l’autre ouvrira, dans un certain temps…
En attendant, tout ça dort, plus ou moins douillettement… A la base navale d’Aspretto. Depuis 10 ans en effet, c’est la Marine Nationale qui met, gracieusement, à la disposition de l’ARASM, un local pour traiter et conserver ce matériel. C’est encore elle qui a fourni un caisson pour les opérations de dessalage nécessaires à la bonne conservation des deux statues de marbre retrouvées à Porticcio.
On pourrait objecter qu’après tout, vu que ce vénérable bric-à-brac est la propriété de l’État, c’est bien naturel ! A ceci près qu’on est prêt à parier que ce sont les mêmes qui, disant cela, seraient les premiers à pousser des cris d’orfraie si d’aventure l’État s’avisait de décréter le rapatriement toutes ces pièces sur le continent, histoire de les conserver et de permettre aux chercheurs de tous pays de les étudier dans des conditions optimales.
Ce qui n’est pas précisément le cas actuellement, malgré toute la bonne volonté des gars de la Marine.
Du côté de la Direction régionale de l’archéologie sous-marine, basée à Marseille, le principe semble acquis que ce patrimoine peut et même doit rester en Corse. Mais pour quoi, pour qui ? Pour faire, de loin en loin, un joli sujet dans la presse qui, c’est vrai, nous change agréablement du fait-divers cracra et du marronnier sur les chiffres de la criminalité, avant d’être stocké dans un dépôt et puis plus rien, on oublie ? A ce compte-là, une fois qu’on s’est bien récrié et gargarisé sur la beauté et l’intérêt de ces pièces, pourquoi ne pas les re-balancer à la mer ? C’est vrai quoi…
Et puis on proposerait un produit « plongée culturelle » à l’attention des touristes…
C’est moins cher qu’un musée, et p’têtre que ça peut rapporter ? Au fond…
Une belle surprise, qui suscite bien des questions cependant. Celles de savoir, bien sûr, d’où provenaient les statues de l’Empereur Philipe 1er l’Arabe et son épouse ainsi que le navire qui les transportait, en même temps qu’une remarquable cargaison d’amphores et de pièces de verrerie.
Mais au-delà, se pose une autre question dont la réponse n’est plus du domaine des archéologues et des chercheurs : « qu’est-ce qu’on va faire de tout ça, maintenant » ?
Toutes ces pièces d’archéologie que l’on a pu apercevoir, le temps d’un reportage télé, contempler en photo dans la presse, c’est où et quand qu’on pourrait les voir « en vrai » ?
C’est où et quand qu’on pourrait les présenter au public scolaire ? C’est où et quand que des scientifiques pourraient venir, en Corse, les étudier dans de bonnes conditions ? D’autant que si le mobilier de fouilles provenant de cette dernière campagne menée par l’ARASM est particulièrement spectaculaire, il ne représente qu’une partie de ce que l’association, qui œuvre depuis plus de 20 ans, a pu découvrir et s’est employée à conserver.
Certes, d’aucuns diront, non sans quelque raison, qu’on ne va pas créer des musées à chaque fois que l’on fait une découverte archéologique, et que de surcroît, il y a déjà des « maisons pour ça » : il y a un musée à Bastia, et un autre à Sartène. Du moins sur le papier. Dans les faits, l’un est fermé pour un certain temps, l’autre ouvrira, dans un certain temps…
En attendant, tout ça dort, plus ou moins douillettement… A la base navale d’Aspretto. Depuis 10 ans en effet, c’est la Marine Nationale qui met, gracieusement, à la disposition de l’ARASM, un local pour traiter et conserver ce matériel. C’est encore elle qui a fourni un caisson pour les opérations de dessalage nécessaires à la bonne conservation des deux statues de marbre retrouvées à Porticcio.
On pourrait objecter qu’après tout, vu que ce vénérable bric-à-brac est la propriété de l’État, c’est bien naturel ! A ceci près qu’on est prêt à parier que ce sont les mêmes qui, disant cela, seraient les premiers à pousser des cris d’orfraie si d’aventure l’État s’avisait de décréter le rapatriement toutes ces pièces sur le continent, histoire de les conserver et de permettre aux chercheurs de tous pays de les étudier dans des conditions optimales.
Ce qui n’est pas précisément le cas actuellement, malgré toute la bonne volonté des gars de la Marine.
Du côté de la Direction régionale de l’archéologie sous-marine, basée à Marseille, le principe semble acquis que ce patrimoine peut et même doit rester en Corse. Mais pour quoi, pour qui ? Pour faire, de loin en loin, un joli sujet dans la presse qui, c’est vrai, nous change agréablement du fait-divers cracra et du marronnier sur les chiffres de la criminalité, avant d’être stocké dans un dépôt et puis plus rien, on oublie ? A ce compte-là, une fois qu’on s’est bien récrié et gargarisé sur la beauté et l’intérêt de ces pièces, pourquoi ne pas les re-balancer à la mer ? C’est vrai quoi…
Et puis on proposerait un produit « plongée culturelle » à l’attention des touristes…
C’est moins cher qu’un musée, et p’têtre que ça peut rapporter ? Au fond…
Campagne 2006